Dans leur édition du mois de mars, le magazine de mode Numéro a réalisé une série de photos de intitulée « African Queen ». Mais étonnamment, pour représenter la beauté africaine, le photographe Sébastien Kim a choisit une mannequin blanche. C’est donc Ondria Hardin, âgée de 16 ans et égérie des marques Chanel ou Prada qui posait devant l’objectif du photographe. La jeune fille aux cheveux blonds et au teint particulièrement clair fut entièrement maquillée à l’aide d’un fond de teint brun et d’une crème autobronzante.
Une démarche étrange mais qui se voulait contestataire et dénonciatrice dans un milieu où la diversité n’est clairement pas mise en valeur ! En effet, le blog féminin Jezbel a récemment publié un rapport accablant. Lors de la dernière fashion week New Yorkaise, le site aurait totalisé sur les podiums 82% de mannequins blanches contre seulement 6% de mannequins noires (9% d’asiatiques et 2% de latinas). Laura Beck, journaliste de mode pour le site internet s’interroge alors : » C’est impossible de voir ça et de ne pas avoir mal pour toutes ces jeunes femmes de couleur qui veulent percer dans le mannequinat.[…] Si les jobs pour des photos intitulées African Queen ne vont pas aux femmes noires, quel espoir reste-t-il ? « .
Les clichés ont alors crée une véritable polémique sur la toile, scandalisée par l’idée de présenter une mannequin blanche comme représentative de la beauté noire !
Le magazine s’est alors excusé dans un communiqué publié sur Facebook : « La démarche artistique du photographe Sebastian Kim, auteur de cette série mode, s’inscrit dans la lignée de ses précédentes réalisations photographiques, lesquelles mettent l’accent sur le métissage et le mélange des cultures, à l’opposé de toute idée de discrimination fondée sur la couleur de peau. Le magazine Numéro a toujours soutenu la liberté artistique des photographes de talent auxquels elle fait appel pour illustrer ses pages, et n’est pas intervenu dans le processus de réalisation des images de cette série. »
De son côté, le photographe a déclaré vouloir rendre hommage à Talitha Getty et Marissa Berenson, des femmes blanches, véritables icônes de 60’s parties vivre au Maroc et au Moyen-Oriant ou bien Veruschka adapte de la peinture corporelle. Il ajoute que ces références aurait été masquées par un titre trompeur : « Je crois que le très malheureux titre » African Queen » (duquel je n’étais pas conscient avant la publication) y est pour beaucoup dans la mauvaise interprétation de ces images. »