Deauville : Audrey Pulvar en pleine reconversion !

Les Planches de Deauville comme si vous y étiez, tout au long des dix jours du 43e Festival du film américain, du 1er au 10 septembre. Jour 8.

Tête de pont annuelle du cinéma US sur le vieux continent, le Festival du film américain de Deauville célèbre ses 43 ans du 1er au 10 septembre. L’occasion pour les grands studios hollywoodiens de venir présenter leurs nouvelles productions mais aussi pour le public de découvrir une sélection de films indépendants en compétition et même de passionnants documentaires.

Chaque jour, nous braquerons le projecteur sur les films projetés, les stars présentes ou à l’affiche et les événements du festival, le tout saupoudré de quelques paillettes.

Audrey Pulvar et l’aventure e-cinema.com

On connaissait son engagement pour l’écologie depuis sa nomination en juin dernier à la tête de la Fondation pour la nature et l’homme. Audrey Pulvar a réaffirmé aujourd’hui sa passion pour le cinéma lors de la présentation officielle de la nouvelle plateforme numérique e-cinema.com. C’est Bruno Barde, président du Festival du film américain de Deauville et directeur artistique de la jeune start-up française, qui a eu l’idée de proposer à l’ex-journaliste de faire partie de l’aventure : « L’an passé, Audrey en tant que présidente du jury de la Révélation a prouvé sa passion et son exigence à l’égard du 7e Art. » a-t-il souligné.

Audrey Pulvar présentera dès le 20 octobre prochain – date de lancement de la plateforme de diffusion – un magazine hebdomadaire de 26 minutes, intitulé Vendredi 14h. Au programme, un débat entre les différents acteurs du cinéma (cinéastes, exploitants, critiques…), un invité en lien avec le 7e Art et une séquence « magnéto« . « J’aime le cinéma d’auteur mais j’apprécie aussi de manger un esquimau en regardant un Jason Bourne ! Je n’ai pas ce regard méprisant à l’égard du cinéma grand public. Je vais essayer d’élargir l’audience en amenant les spectateurs à voir un cinéma plus exigeant. », a précisé la futur présentatrice.

Loin de vouloir concurrencer le géant américain Netflix, cette nouvelle plateforme de diffusion ne cache toutefois pas ses ambitions : proposer chaque semaine en exclusivité un film d’auteur sur plusieurs supports numériques (télévision, tablettes, téléphones mobiles). Seront donc concernés des films exigeants – certains ayant été sélectionnés dans un ou plusieurs festivals – qui n’ont pas trouvé de distributeurs en salles. Une forme d’ « élitisme pour tous » selon l’expression de Bruno Barde, et une manière aussi de s’affranchir des contraintes d’exploitation très lourdes en France. Tous les vendredi, à 14h, chacun pourra acheter son e-billet (5,99 euros) pour visionner le film annoncé et le revoir autant de fois qu’il le souhaite durant 5 jours. La durée d’exploitation d’un film sur e-cinema.com sera de 12 semaines. Un record ! Un Pass liberté sera également proposé au tarif de 9,99 euros par mois.

Point de publicité ni de séries, programmées sur e-cinema.com. La plateforme s’adresse avant tout aux cinéphiles. Chanceux, les festivaliers ont pu découvrir deux œuvres en compétition, distribuées par e-cinema.com : le glaçant My Friend Dahmer ,adapté de la BD de Derf Backderf. Ce dernier y narre son « amitié » au lycée avec le futur tueur en série Jeffrey Dahmer, surnommé « le cannibale de Milwaukee« , auteur de 17 assassinats de jeunes hommes entre 1978 et 1991. Et dernier film de la compétition, The Bachelors, avec J.K.Simmons et Julie Delpy, émouvant drame sur le travail de deuil et le lien filial. Si la programmation d’e-cinema.com est à l’image de ces deux films – accueillis chaleureusement ici – elle risque d’être des plus alléchantes !

Michelle Rodriguez veut tourner la page des Fast & Furious

L’actrice de la saga Fast & Furious veut changer ! En écho au discours de Vincent Lindon qui lui rendait hommage pour l’ensemble de sa carrière hier soir sur la scène du Centre international de Deauville, évoquant une femme « voyou, donnant des coups et sachant les recevoir« , la belle latino-américaine a affirmé vouloir explorer sa féminité : « Cette jeune femme à la tête dure est la guerrière en moi. Elle est masculine. Elle dépose les épées à présent, arrête de se battre. Du moins physiquement. Et je pense qu’il est temps d’explorer les profondeurs du plus profond des océans : la féminité. Je l’ai ignorée pendant des années et c’est ma destination. » Découverte justement au festival de Deauville, en 2000, avec Girlifight, Michelle Rodriguez a vu son rôle de jeune boxeuse longtemps lui coller à la peau.

Battante, Michelle, elle l’est, qui a bravé cet après-midi le déluge normand pour inaugurer sa cabine sur les planches ! Mais lasse de ses rôles de femme masculine, elle dit vouloir se tourner vers des rôles plus profond sur le plan psychologique. « Après 17 ans de cinéma commercial, j’en ai fait le tour. Je sens que je ne peux plus évoluer dans mon métier. Il est temps que je grandisse et que je revienne au cinéma d’auteur de mes débuts. » a-t-elle déclaré en conférence de presse. Son coup de gueule en juin dernier sur son instagram à l’égard des scénaristes de Fast & Furious qu’elle qualifiait de « nuls » n’y est pas étranger. Féministe dans l’âme, Michelle Rodriguez incite les femmes à se réveiller et à prendre leur destin en main. Et lorsqu’on lui demande avec quels réalisateurs elle souhaiterais travailler à l’avenir, elle répond sans détour : « avec des femmes !« , citant notamment Kathryn Bigelow, la réalisatrice du multi-oscarisé Démineurs.

Netflix dénonce la violence aux Etats-Unis

Oubliée la polémique « Netflix » au dernier festival de Cannes, qui voyait s’emporter le président du jury, Pedro Almodovar, contre la plateforme numérique « tueuse de salles de cinéma« . Conscient de vivre aujourd’hui une grande révolution, avec la dématérialisation et la numérisation des films, le festival du film américain de Deauville entend s’ouvrir aux nouvelles formes de diffusion des œuvres, sélectionnant ainsi cette année quatre films distribués en v.o.d. Et Netflix s’impose légitimement dans la compétition avec Sweet Virginia – clin d’œil à la chanson des Rolling Stones – qui aborde la violence aux Etats-Unis de manière frontale.

Ce drame brutal met en scène un ex-champion de rodéo (charismatique Jon Bernthal, révélé par la série The Walking Dead), diminué après une chute de trop. Sweet Virginia est le nom du motel qu’il gère dans une petite bourgade paisible. Jusqu’à ce qu’un jeune tueur à gages (Christopher Abbott), passablement psychopathe entre avec fracas dans sa vie et le pousse indirectement à reconstruire peu à peu sa virilité. Outre qu’il interroge sur la violence au cœur de la société américaine, le film révèle avant tout Christopher Abbott, acteur montant du cinéma indépendant, aperçu dans la série Girls. Il apporte à son personnage déséquilibré une douceur qui fait froid dans le dos ! Présent dans Katie says goodbye, autre film en compétition, le jeune comédien pourrait bien récolter un prix d’interprétation.

Article précédentBeauté : 3 nouvelles tendances make-up qu’on va adorer à la rentrée
Article suivantÉvènement : Make Room, le showroom éphémère IKEA pour la Paris Design Week