Les politiques se recyclent à la télé : oui mais dans quel but ?

À l’instar de Jean-Pierre Raffarin chez Laurent Delahousse, dans 19 H le dimanche le 10 septembre à 19 h 00 sur France 2, ou de Raquel Garrido, dans Les Terriens du dimanche ! le 10 septembre à 19 h 00 sur C8, de plus en plus de personnalités politiques s’offrent une deuxième vie cathodique dans des émissions en vue. Analyse.

En 2012, une ex-ministre nommée Roselyne Bachelot devenait l’une des chroniqueuses de Laurence Ferrari sur D8. Un virage à 180° pour celle qui avait obtenu trois maroquins sous le mandat de deux présidents de la République mais aussi, et surtout, une première à la télé. Cinq ans plus tard, l’exception cathodique Bachelot (désormais sur LCI au côté de Julien Arnaud) s’est transformée en phénomène médiatique généralisé, et on ne compte plus les ex-ténors de la politique sur le point de proposer billets d’humeur, analyses ou chroniques sur les chaînes de télévision ou les stations de radio. L’arrivée de Jean-Louis Debré sur Paris Première l’an dernier, celles de Julien Dray sur LCI, de Luc Ferry sur France Inter ou encore d’Henri Guaino sur Sud Radio n’attiseront pas forcément une curiosité excessive.

La surprise Raffarin

Mais celle de la porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, la battante Raquel Garrido (Les Terriens du dimanche ! avec Thierry Ardisson, sur C8) et surtout celle de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (19 h le dimanche, avec Laurent Delahousse sur France 2) ne passent pas inaperçues. Fin connaisseur de l’animal politique, le journaliste Jean-Michel Aphatie convient que « l’entrée de Raffarin est la plus spectaculaire. Il ne faut pas condamner a priori. S’il intervient avec la mémoire de ce qu’il a été et sa longue expérience de la politique, ça peut aider le débat. »

Concurrence fatale ?

Pour autant, la question se pose de savoir ce qui pousse d’anciens acteurs de la vie publique à courir après ces apparitions : l’argent ou un rab d’exposition après le repli ? « Gérons nos contradictions, tonne Aphatie. D’un côté, on exige qu’ils ne soient pas des professionnels de la politique, mais dès qu’ils choisissent une autre vie, on les critique ! » À moins que ce ne soit la vengeance qui les pousse à manger dans la gamelle de ces journalistes spécialisés dont ils furent si souvent les cibles par le passé. « Soyons clairs, conclut le journaliste de France Info. Si les hommes politiques parviennent à piquer le boulot des journalistes, c’est que les journalistes ne sont pas bons. » À suivre…

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