Patrick Chêne: »Je n’ai pas peur du mot cancer »
INTERVIEW – Patrick Chêne, ex-commentateur du Tour de France, est monté au créneau dans une vidéo pour défendre l’hôpital public et confier qu’il s’était battu contre un cancer.
Tout d’abord, pourquoi avoir posté cette vidéo sur les réseaux sociaux ?
Patrick Chêne: Cette vidéo suit une tribune parue dans Le Figaro. Je l’ai publiée pour trois motifs : informer de ma maladie après avoir choisi de la vivre de façon totalement discrète pour éviter le pathos, rendre hommage au personnel médical et relayer cette opposition que j’ai découverte entre les opérationnels, le personnel soignant, et les administratifs.
C’est-à-dire ?
Que l’administration effectue des contrôles, c’est normal. Ce qui me gêne, c’est quand elle ne prend pas au sérieux les opérationnels. Ce n’est pas parce qu’on est chef de service dans un hôpital qu’on est irresponsable sur les dépenses !
Où avez-vous été soigné ?
À l’hôpital Cochin, à Paris, dans le service du professeur Peyromaure, qui est un génie. On dit que nous avons le meilleur service d’urologie au monde.
Quand avez-vous appris que vous étiez malade ?
À la fin de l’année dernière. Aujourd’hui, ça va super bien, je n’ai pas pris u n médicament depuis un mois et demi. Mais je ne veux pas entrer dans les détails pour ne pas déplacer le débat. J’ai été un patient comme les autres, atteint d’un cancer. Je n’ai pas peur du mot cancer mais j’ai été un homme public et je ne voulais pas apitoyer sur mon sort. J’ai reçu plein de messages d’associations de malades ou de personnels soignants, mais je ne suis ni un porte-parole, ni un croisé : juste un témoin…
Côté projets, où en êtes-vous ?
Je suis vigneron dans le sud de la France, après avoir créé le domaine Dambrun. J’interviens sur RTL dans On refait le monde avec Marc-Olivier Fogiel, et j’écris toujours beaucoup.
Et si l’on vous confiait une mission gouvernementale suite à votre initiative …
Si c’est Emmanuel Macron qui m’appelle en personne, oui. Merci de lui transmettre mon portable ! (Il rit.)