Flashmode vous propose aujourd’hui un étonnant voyage dans l’univers de Nytya Luca, une photographe de mode belge. Des clichés à la fois forts et doux, des portraits sublimes, un sens pointu de la féminité, qui a créé son présent, vit le jour et pense, beaucoup plus à l’avenir, le futur qu’aux débuts et commencements! Une ambiance spéciale se dégage toujours de sa séance photo.
Nytya a travaillé pour de nombreuses marques et agences de mannequin, notamment avec Flashmode. Quelques mots profonds à dévorer crus pour se plonger dans le monde de cette artiste de Mode si sensible !
Interview avec la photographe de mode Nytya Luca: Objectif Star
Quel type de photographe êtes-vous ?
Je me définit comme… on va dire: “An emotional portrait photographer”
Back to back – Quel était votre premier appareil photo?
Un vieux polaroid que j’ai acheté sur une brocante il y a quelques années
Entre noir et blanc, la lumière naturelle, le regard est-il le centre d’intérêt de vos prises? Sinon, sur quoi focalisez-vous votre travail et comment faites-vous le choix ?
Qu’on se focalise uniquement sur la personne ! À chaque fois que je shoote quelqu’un, je découvre une personne. C’est là aussi l’élément de la photographie. J’apprends à connaitre l’autre et aussi moi même. Je me découvre à chaque fois un peu plus après chaque shoot. Je fonctionne toujours au coup de cœur quand je choisis les photos que je vais retoucher .
Quel est le photographe qui vous a touché le plus?
Pour moi, Peter Lindbergh reste une icône de la photographie autrement. C’est le pionnier de la photographie moderne à savoir raconter une histoire et transmettre de l’émotion!
Pensez-vous que la retouche de l’image peut affecter la beauté naturelle? Vos images sont-elles alors retouchées?
Je n’aime pas beaucoup retoucher. « Imperfection is your perfection ». Je retouche uniquement les défauts ou erreurs que je fais. Je ne retouche pas beaucoup, car cela dénaturalise mon travail. Les imperfections sont une force que je veux aussi transmettre à travers mes photos.
Quelles difficultés rencontrez-vous lors des shooting mode et portraits? Comment les surmonter?
Alors ma plus grande appréhension , difficulté que je rencontre quand je shoote ? C’est mon manque de confiance en moi. C’est l’appareil qui à chaque fois me redonne confiance, me pousse à dépasser mes limites et à me laisser aller , à être moi même . La photographie me permet de plus croire en moi. Je ne crois pas assez souvent à moi. Mais une fois que je dois shooter, je saute dans le bain et je me surprends à chaque fois!
Préférez-vous les shooting plein aire ou studio? Pourquoi ?
Je suis une photographe qui travaille avec la lumière naturelle uniquement du coup, je préfère l’extérieur ou un fond neutre blanc. un fond neutre me permet de dégager la vraie personnalité.
À quel point à votre avis la relation photographe-modèle est-elle importante?
Mon travail qui est pour moi l’authenticité de la personne, j’apprends à partager à travers l’appareil, car je crée une complicité avec les modèles. Je cherche à écouter, parler et découvrir les modèles.
Vous avez dit que la citation qui vous a marqué le plus c’est:”Don’t Capture moments, create them” comment avez-vous réalisé cela lors de votre expérience avec les modèles de FlashMode?
Avoir des photos sans histoires sans quelques choses qui dégagent de celle-ci cela ne m’intéresse pas. Je ne capture pas un moment ou un instant, je le crée, j’apprends à partager à travers l’appareil photo. Mon travail qui est pour moi l’authenticité de la personne, ça était !
Comment jugez-vous l’expérience “Life In Vogues” avec l’agence Flashmode?
J’ai eu plus de temps pour connaitre les modèles c’est peut être pour cela que ça a dégagé le plus de complicité et le plus de partage de toutes mes photos.
Vous êtes déjà rendu plusieurs fois en Tunisie. Ce pays a-t-il influencé vos goûts, visions et techniques ?
La Tunisie a bien sûr influencé ma vision et ma technique de prise de vue. Mais ça je ne vous en dis pas plus comme le magicien ne dévoile pas ses tours, le photographe se doit de garder ses secrets aussi… les couleurs de la Tunisie sont douces que je me suis mise à m’accorder à faire des photos plus douces, moins dures, plus dans des émotions douces.
En parlant avec vous de la photographie, on sent qu’elle est tout un langage pour vous. Ce qu’elle véhicule, est-ce un message universel ou une émotion personnelle?
C’est pour moi l’essentiel dans mon travail, je travaille au feeling. J’essaye d’avoir la photo qui dégage le plus d’émotions, celle qui raconte une histoire.
Vos prochains projets, vous serez encore en Tunisie?
Pour mes prochains projets, je m’envole pour l’Inde. Je trouve une certaine spiritualité également que j’essaye de mettre dans mes photos. C’est avec plaisir que je reviendrai en Tunisie si des projets futurs arrivent à moi, une certaine vérité également !
La photo chouette du Shooting life in Vogue, pourquoi? Commentez-là s’il vous plaît?
Celle pour moi qui résume ce shoot, c’est la photo en noir et blanc de Refka sur le bar. C’est à ce moment-là que je l’ai senti lâcher prise, se laisser aller à ses émotions, à me raconter un peu d’elle. Ce qui est surprenant avec elle, c’est que sur cette photo on sent la force de cette femme, intouchable, froide, et un côté d’elle justement fragile, sensible. Cette photo est pour moi, une des meilleures reflétassions de mon travail. Chargée d’émotions, et c’est ça que je veux ! de l’émotion!
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Interview par Nesrine Hadj Dahmen
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