À compter du 1er janvier 2018, les programmes jeunesse et les sites Web de l’audiovisuel public dédiés aux moins de 12 ans seront libérés de la publicité.
C’est pas trop tôt : après dix-huit mois d’errance à faire inlassablement le trajet pendulaire entre le Sénat et l’Assemblée, la proposition de loi déposée par le sénateur écologiste André Gattolin a enfin été adoptée à l’unanimité par le Sénat en deuxième lecture, le 7 décembre dernier, après avoir été votée en première lecture en décembre 2015 contre l’avis de députés socialistes.
À partir du 1er janvier 2018, la publicité disparaîtra définitivement des programmes pour enfants de France Télévisions, ainsi que de ses plateformes Web dédiées, un quart d’heure avant, pendant, et un quart d’heure après les programmes. Belle ironie du calendrier alors qu’à l’approche des fêtes, les grilles télévisées de l’heure du goûter se remplissent d’une cohue multicolore de réclames pour jouets.
Pour Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, libérer les jeunes générations de l’emprise lénifiante du consumérisme représenterait un manque à gagner estimé à 20 millions d’euros. C’est une façon de voir les choses, et André Gattolin n’y voit lui “qu’une bagatelle” au regard des “2 milliards d’euros de recettes publicitaires.” On rappellera également qu’au niveau de l’exposition des enfants à la publicité, la France est encore loin derrière ses voisins européens : la Scandinavie (Suède, Norvège, Finlande) limite déjà drastiquement l’accès des enfants à la réclame (en Suède, elle est même totalement interdite, sur les chaînes publiques comme privées), tandis que l’Espagne et le Royaume-Uni l’ont déjà interdite dans les programmes jeunesse. En septembre 2016, un sondage IFOP montrait que 87 % des Français étaient favorables à la mesure.
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