Clash Angot – Rousseau : retour un incroyable feuilleton médiatique
PHOTOS – Retour sur l’incroyable feuilleton médiatique provoqué par l’échange très violent entre la chroniqueuse Christine Angot et l’ex politique Sandrine Rousseau sur le plateau d’ONPC le 30 septembre 2017.
Retour sur les principales étapes du « feuilleton » médiatique sur le clash Christine Angot – Sandrine Rousseau à On n’est pas couché (ONPC). Un feuilleton commencé avant même la diffusion de l’émission animée par Laurent Ruquier.
Acte 1 : l’enregistrement
On n’est pas couché a été enregistré le jeudi 28 septembre pour une diffusion le samedi 30 septembre 2017. Sandrine Rousseau, ex-responsable Europe Ecologie Les Verts (EELV), est invitée à évoquer son livre Parler en compagnie d’autres personnalités comme Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, la chanteuse Sheila, le romancier Éric Roman, le réalisateur Nicolas Vanier, le comédien François Cluzet ainsi que le chanteur Raphael.
Acte 2 : la fuite
L’Express évoque dès le 29 septembre 2017 au matin la séquence d’altercation entre la chroniqueuse et écrivain Christine Angot et Sandrine Rousseau. Un coup d’éclat qui a interrompu le tournage durant une vingtaine de minutes. Christine Angot, rapportent nos confrères, a « quitté le plateau » d’ONPC en « balançant rageusement […] ses feuilles et son verre » avant de se réfugier « dans sa loge, hurlant et pleurant.«
Acte 3 : la censure
France 2 fait savoir durant l’après-midi du 29 septembre, dans L’Express, que la sortie de plateau de Christine Angot ne sera pas diffusée. Elle a été coupée au montage au motif que « le bref passage du départ du plateau […] éditorialement, n’apporte rien sur le fond […] L’émission a en effet préféré ne pas diffuser cette image, à l’heure où plus rien ne s’efface, et faire preuve d’élégance. » La chaîne affirme que « La teneur de l’interview sera conservée, et les propos ne seront évidemment pas dénaturés.«
Acte 4 : la diffusion
Le 30 septembre, la diffusion d’ONPC démarre comme de coutume vers 23 h 35. Sandrine Rousseau est rapidement présentée à son entrée en plateau et prendra la parole vers 1 h 57. Dix-huit minutes d’échange et le coup d’éclat — effectivement « allégé » de la sortie de plateau de Christine Angot — est diffusé vers 2 h 12 du matin lorsque Sandrine Rousseau évoque le dispositif mis en place à EELV pour les victimes de harcèlement. Seuls demeurent le début du clash ainsi que les larmes de Sandrine Rousseau qui redoublent après une intervention de Yann Moix.
Acte 5 : déferlante Twitter
En dépit de l’heure très tardive de la diffusion, les réseaux sociaux s’embrasent rapidement dès la nuit même et perdurent, des jours durant. Si des téléspectateurs signalent la séquence au CSA, le gendarme de l’audiovisuel, la plupart des messages dénoncent l’attitude de Christine Angot, quelques-uns, plus rares, évoquent les agressions sexuelles dont la chroniqueuse a été victime durant l’enfance.
Acte 6 : Message de Sandrine Rousseau
Sur Twitter, Sandrine Rousseau publie un long texte où elle explique notamment ses larmes : « ce serait une erreur de ne voir que le résultat de l’agressivité dont je fais l’objet sur le plateau. Ces larmes sont avant tout celles du désespoir de voir à quel point la parole est douloureuse et difficile et à quel point on a laissé sur le ring s’affronter deux femmes. » La charge contre Laurent Ruquier, chargé logiquement de temporiser les débats en plateau, est claire.
Acte 7 : pétitions
L’écrivaine Valentine Goby lance sur change.org le dimanche 1er octobre une pétition visant à obtenir d’ONPC des « excuses publiques » à Sandrine Rousseau. La pétition recueille dans la journée même plus de 500 signatures. Deux jours plus tard, le 3 octobre, elle est épaulée de plus de 66 400 soutiens. Le même jour, une autre pétition est créée sur la même plate-forme par Mehdi Ait Bahou pour obtenir cette fois l’éviction de Christine Angot d’ONPC. Elle aura recueilli le 3 octobre un peu plus de 2300 signatures.
Acte 8 : le CSA s’en mêle
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel annonce, le 2 octobre 2017, avoir reçu « un millier de signalements » de la fameuse séquence et annonce à L’Express étudier l’affaire. Le même jour, France Inter révèle que Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a elle aussi adressé un signalement de la séquence par lettre au CSA. Dans sa missive, Marlène Schiappa estime que « Il est éminemment regrettable qu’une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation […] l’accueil de la parole des victimes dans les émissions de divertissement n’est pas digne du combat qu’elles mènent pour que cessent ces violences sexistes et sexuelles.«
Acte 9 : Dénonciations et soutiens
Le 2 octobre, EELV publie un communiqué estimant que Sandrine Rousseau a été « violemment prise à parti par le chroniqueur Yann Moix et la chroniqueuse Christine Angot » et accuse ONPC de faire du « buzz […] sur le dos des souffrances des femmes. » De nombreuses personnalités politiques dénoncent le comportement de Christine Angot sur les réseaux sociaux. Quelques voix, comme Léa Salamé, ancienne chroniqueuse d’ONPC, prennent la défense de Christine Angot. Léa Salamé qui appelle à « laisser s’installer » Christine Angot rappelle à Quotidien (TMC) que le viol est un sujet « extrêmement épidermique » pour l’écrivain. Elle poursuit : « On voit deux indignations, deux sensibilités, deux colères de deux femmes qui ont été l’une agressée sexuellement et l’autre violée par son père. Je préfère ne pas me prononcer sur ces deux violences-là.«
Acte 10 : Denis Beaupin se manifeste
Le 3 octobre, Denis Beaupin, l’ancien élu EELV désigné comme « agresseur » sexuel de Sandrine Rousseau lors du propos liminaire de Laurent Ruquier, demande à ONPC un droit de réponse par le biais de son avocat. Pour mémoire, Denis Beaupin, dénoncé par ailleurs par sept autres collègues comme harceleur ou agresseur sexuel, n’a pu être jugé pour cause de prescription. Mais les magistrats ont pris la peine de signaler que certains de faits reprochés à l’ex-élu étaient « susceptibles d’être qualifiés pénalement.«
Diaporama réalisé par Sandric Vasseur.