Les Brigades du Tigre : la véritable histoire
Les Brigades du Tigre, évoquées dans la célèbre série dont est adapté le film d’Alain Cornuau diffusé le mardi 1er août sur NRJ 12, ont été créées par Georges Clémenceau en 1907.
Face à l’inquiétante augmentation de la criminalité, le ministre de l’Intérieur Georges Clémenceau, surnommé « Le Tigre » pour sa manière brutale de traiter ses adversaires politiques, décide en 1907 de frapper un grand coup.
En ce début de siècle, l’industrialisation galopante s’accompagne d’une délinquance d’un nouveau genre, qui profite des progrès technologiques pour se jouer d’une police aux méthodes et au matériel archaïques. Au cours de la seule année 1906, 103 000 affaires criminelles sont restées sans résolution. A l’image des « chauffeurs » de la Drôme, qui torturent des vieillards pour leur faire avouer où ils cachent leurs économies.
Clémenceau obtient des députés la création du ministère de la Police, laquelle est encore à l’époque divisée en cantons. Suit l’instauration des douze Brigades régionales de police mobile, rapidement surnommées Brigades du Tigre. Leur mission : combattre le crime organisé sur l’ensemble du territoire. Avec des résultats très probants. Dès les premiers mois d’activité, les « Mobilards », comme on les appelle aussi, procèdent à l’arrestation de la « caravane à pépère », une bande d’une centaine de nomades. En moins de deux ans ils comptent à leur tableau de chasse 2 695 arrestations, dont 65 meurtriers, 7 violeurs, 10 faux-monnayeurs, 283 escrocs et 193 cambrioleurs.
Une police à la pointe du progrès
En 1910, Les Brigades sont équipées de voitures De Dion Bouton puis Panhard Levassor, qui permettront l’année suivante de pourchasser les membres de la fameuse « Bande à Bonnot », auteurs du premier hold-up motorisé de l’Histoire. Formées à diverses techniques de combats, dont la savate et la canne, les brigades mobiles sont aussi les premières à recourir aux progrès de la science et à généraliser l’emploi des fiches anthropométriques avec empreintes digitales issues des travaux d’Alphonse Bertillon.
Le 31 août 1911, les Brigades du Tigre, implantées dans les principales villes de province, passent au nombre de 15. Parmi les quelque centaines de policiers recrutés, un grand nombre le sont parmi les inspecteurs des chemins de fer. Avec une condition : ne pas mesurer plus d’1m75 pour éviter d’être repérés au cours des filatures. Outre la lutte contre le banditisme ordinaire, ces brigades mobiles, ancêtres de la police judiciaire, recevront aussi pour mission de lutter contre les groupuscules anarchistes.