À en croire certain(e)s, il faudrait s’octroyer une cure de pissenlits à l’arrivée du printemps pour que le foie passe le mois de juin. À l’approche de l’hiver, notre moral filerait tout droit dans nos chaussettes pour ne remonter que trois mois plus tard avec le retour du soleil printanier. Et si on avait tout faux ? Un chrono-biologiste, des nutritionnistes, un dermatologue et un naturopathe passent au crible les idées reçues autour du changement de saison.
Vrai ou faux – Les 7 reçues sur le changement de saison
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Changement de saison rime avec dépression saisonnière
Faux. Il n’y a aucune fatalité. La dépression saisonnière concerne 4 à 6% des Français et ne survient qu’à l’automne ou en hiver en raison d’une baisse de luminosité. L’horloge interne – notamment le cycle veille-sommeil – est régie par la lumière du jour. «Quand les jours raccourcissent, le cerveau secrète de la mélatonine pendant une durée prolongée. Cette longue exposition du corps à celle que l’on appelle « l’hormone de la nuit » pourrait expliquer la dépression saisonnière», affirme André Klarsfeld, chronobiologiste et professeur à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris. Résultat : tristesse, anxiété, fatigue…
Si l’automne et l’hiver peuvent être synonymes de déprime, le printemps et l’été riment au contraire avec bonne humeur. «La lumière permet d’avoir un bon rythme veille-sommeil et de se sentir plus actif. Le bleu et le vert ont un effet positif sur l’humeur, ainsi que toutes les nouveautés qui arrivent sur les étals et qui cassent la routine de l’hiver», explique Michel Lejoyeux, psychiatre et auteur du livre Les 4 saisons de la bonne humeur (1). Cependant, pour André Klarsfeld, les saisons, et donc les changements, sont de moins en moins visibles dans l’ère moderne. «La lumière artificielle est le premier perturbateur endocrinien, la présence de la lumière la nuit perturbe notre organisme sans que l’on sache les effets sur le long terme», alerte le chronobiologiste.
Le corps est fatigué
Vrai. À l’arrivée des beaux jours, vous pouvez ressentir un coup de mou, simplement parce que vos rythmes se modifient. «Chaque changement de saison représente un stress pour le corps, il doit s’adapter au changement d’horaires, de rythme et d’alimentation», explique Olivier Panisset, naturopathe. «La transition est très progressive, on gagne quelques minutes par jour donc le corps n’est pas bouleversé. Le changement d’heure peut affecter selon le chronotype de chacun. Si on est du matin, on sera plus fatigué l’été en raison des jours qui se rallongent. De même, les personnes du soir auront un peu plus de mal en hiver», affirme André Klarsfeld.
On dort moins bien
Vrai. Le changement de luminosité affecte votre horloge interne donc votre sommeil, que ce soit à l’arrivée de la saison froide ou du printemps. «On a un décalage par rapport au rythme habituel. Il faut donc se recaler en se couchant plus tôt et à des heures fixes pour avoir un sommeil réparateur», conseille Raphaël Gruman, nutritionniste et auteur du livre Le Régime Mind, le meilleur régime du monde pour le cerveau (2).
Il faut faire une cure détox
Vrai… et faux. Il n’existe pas de consensus sur la question de la détox lors des changements de saison. Selon Raphaël Gruman, il faudrait faire une cure d’une semaine avec au menu des jus de légumes, des soupes et moins de protéines animales pour éviter le sentiment de fatigue dû aux toxines accumulées pendant l’hiver. Selon le nutritionniste, les détox uniquement à base de liquide ne doivent pas durer plus de deux jours. Olivier Panisset déconseille également les cures trop restrictives. «Une semaine de jus de légumes va augmenter la fatigue. Il faut manger plus de légumes cuits tout en conservant une alimentation diversifiée», explique le spécialiste. La diéteticienne-nutritionniste Florence Foucaut conseille quant à elle de manger équilibré et de saison. «Si le corps est fatigué après l’hiver, il faut seulement manger des fruits et des légumes de saison à l’arrivée du printemps et ne pas faire d’excès», souligne la professionnelle.
Il faut changer son alimentation
Vrai. «S’il y a des légumes de saison ce n’est pas sans raison : l’hiver propose des racines avec beaucoup de glucides pour mieux supporter le froid, et au printemps nous avons des artichauts ou des asperges pour stimuler les fonctions rénales et éliminer les excès», explique Olivier Panisset.
Il faut prendre des compléments alimentaires
Pas si sûr. La question des compléments alimentaires divise les professionnels. Olivier Panisset conseille de prendre de la vitamine D en hiver et du magnésium au printemps. Florence Foucaut déconseille toute automédication, «on ne prend aucun complément alimentaire de façon systématique. Si notre alimentation est diversifiée et équilibrée, il n’y a aucune raison de se supplémenter», affirme-t-elle.
On perd nos cheveux
Vrai. Les variations de lumière et de température causent une chute accrue des cheveux à l’arrivée de l’automne et du printemps. Ce symptôme appelé «alopécie saisonnière» concerne davantage les femmes. «C’est variable selon les individus, certaines ne verront pas la différence, d’autres la remarqueront plus», explique la dermatologue Nina Roos, auteure du livre Une peau en pleine forme (3). Selon la professionnelle, une perte de cheveux trop importante doit en revanche alerter : «Il faut consulter quand elle évolue trop rapidement et pendant une longue période», conseille la professionnelle.
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